Les actions auprès de la Justice sont poursuivies par Bernard et Mireille, comme on vient de le voir en 2014 et 2015. Mais cette période est surtout marquée par la réalisation du film documentaire de Laurent Merlin, l’action de Danielle et Jean-Pierre et l’initiative d’un ancien camarade de François.
1. Le film de Laurent Merlin : Ce documentaire, réalisé avec l’objectif de sensibiliser les magistrats, a été finalisé et diffusé pour soutenir les démarches de l’Association François.
2. Une nouvelle piste est ouverte : Sous une nouvelle présidente, une avocate militante a été engagée pour relancer l’enquête, mais malgré des efforts pour trouver des témoins, aucun élément décisif n’a émergé.
3. La Journaliste de Libération :Grâce à Jean-Pierre des contacts ont été établis avec un journaliste de Libération qui a transmis à l’une de ses collègues la charge de médiatiser l’affaire ; mais les publications n’ont pas abouti.
4. Le film des élèves de Rosa Parks : Qui avaient pris pour sujet les circonstances du décès de François.
5. Années 2020-2022. Echanges avec d’anciens camarades de François :A l’initiative de l’un d’entre eux plusieurs échanges ont eu lieu mais aucune preuve exploitable n’a été trouvée.
Conclusion, bilan, hommage et remerciements.
Fin 2013. Une adhérente de l’Association avait soumis au bureau une analyse de la situation longue et précise en soulignant les échecs et en proposant de nouvelles actions soit sous forme de la rédaction d’un livre avec l’aide d’un écrivain, soit sous forme d’un film documentaire.
2014
18 janvier. Ces suggestions sont débattues au cours de l’assemblée générale qui décide de contacter un documentariste pour réaliser un film à diffuser auprès des médias et des instances judiciaires.
Février. Au cours des recherches entreprises, est retenu le nom d’un cinéaste qui travaille dans la section cinéma du lycée de Montgeron devenu le lycée Rosa Parks.
13 février : première rencontre entre Laurent Merlin et Claire, la secrétaire, Bernard et Mireille. Le cinéaste expose son point de vue sur le documentaire à réaliser et propose « un nouvel angle d’attaque » ; il ne s’agit plus de dire sa colère mais de donner envie aux magistrats d’ouvrir à nouveau le dossier, il entend « se situer à hauteur d’homme », construire « un récit pudique » où la vérité soit recherchée sincèrement.
27 juin. Réunion d’un « bureau élargi » de l’Association que le projet de Laurent Merlin a séduit et qui signe un contrat avec « Films de jeunes ». Le quart de la somme engagée est versé au cinéaste.
Juillet. Pour aider Laurent Merlin à réaliser le film, Bernard lui envoie les principaux documents du dossier des enquêtes, des films et des photos de caractère privé ainsi qu’un texte écrit par Mireille pour les proches sur les dernières années de François.
Novembre. Bernard et Mireille sont interviewés par Laurent Merlin, puis Claude, Claire et Thérèse, et Bernadette.
2015
Janvier. L. Merlin, en déplacement au Brésil, estime que le montage du film est quasiment terminé. Il propose un ensemble de remarques qui permettent de construire une hypothèse cohérente sur les causes du décès de François.
Mars. L. Merlin annonce aux Therrié-Flaux que la livraison du film et du livret qui l’accompagne est repoussée à la fin du mois d’avril. Il doit se déplacer pour interviewer des témoins ou des acteurs de l’époque.
Parenthèse :
11 avril. Un internaute anonyme apporte son soutien au combat de l’Association et renvoie les Therrié-Flaux au site « Omerta au rectorat ». On y fait l’inventaire, établissement par établissement, des drames qui révèlent des dysfonctionnements dans l’Education nationale. Mais aujourd’hui la plupart des pages du site ont été fermées, notamment celles qui concernent le lycée Rosa Parks où étaient évoqués les parents de François et le site de l’Association.
Mai. L. Merlin annonce l’envoi d’un premier montage du film.La diffusion du film et du livret.
Dès 2015, dans leur courrier au procureur de Melun, les adhérents l’avaient informé d’un documentaire qui serait diffusé prochainement sur l’affaire.
De son côté une adhérente renoue un contact avec un journaliste du Monde pour l’informer de la sortie prochaine du documentaire et l’inviter à participer à sa diffusion.
2016
Janvier. Au cours de l’assemblée générale les adhérents ont pu enfin disposer du documentaire sur DVD et du livret. Ils ont été invités à diffuser ces documents comme appui de notre action pour étendre autant que possible l’information sur notre cause.
Tu t’appelais François, film documentaire réalisé en 2016 par Laurent Merlin.
Cannabis mortel, récit tiré du film enrichi du rapport d’investigation du cabinet Carré remis en 2006.
L’action de Danielle Freyss et Jean-Pierre Petit
Une nouvelle présidente, Danielle, remplace Thérèse.
Février. Alors que les Therrié-Flaux sont las de consulter des avocats, ils se déchargent sur la nouvelle présidente et sur la secrétaire Claire qui rencontrent une nouvelle avocate, Me Dozé, connue pour son militantisme dans des affaires sensibles. Celle-ci pense que sans un fait nouveau important la réouverture est impossible et elle ne s’occupera pas de l’affaire. Suite au non-lieu prononcé le 09 août 2001, seul un fait nouveau révélé peut permettre éventuellement l’ouverture d’une nouvelle information. Il faut « faire se délier les langues » préconise l’avocate et obtenir des faits nouveaux, à partir des témoignages.
Une campagne d’appels à témoins est lancée. Munis du DVD et du livret les adhérents reçoivent de la part du bureau des courriels les invitant à chercher des témoins potentiels. Pas de retour exploitable ; mais l’Association reçoit des témoignages de sympathie comme le montre le remerciement suivant.
Merci à Michel-Paul Bourdin, l’ancien élève qui nous a ouvert les pages du site qu’il a créé :
« Mémoires vives du lycée de Montgeron » (http://mem.viv.free.fr/)
Il nous a apporté chaleureusement une aide aussi dévouée qu’efficace en mettant en ligne
-Deux appels à mémoire
-Le résumé de l’affaire.
-Le film.
Il a adressé un message aux 210 anciens élèves ou professeurs dont il avait l’adresse électronique pour les inviter à se connecter.
La lecture du certificat de décès permet de soulever un point qui n’avait jamais été relevé jusque-là : le médecin appelé sur le lieu de la découverte du corps note « des ecchymoses multiples et une plaie importante thoracobrachiale gauche ». Cette observation prouve qu’il a observé attentivement le corps. Si, à la suite de cet examen il ne mentionne ni lividités ni rigidité cadavériques, cela signifie qu’elles n’étaient pas encore apparues. (Les lividités se manifestent une à deux heures après le décès, la rigidité devient évidente à la sixième heure). Or le certificat a été rédigé à 20h35. Le décès ne peut donc pas remonter à 3h49 la nuit précédente, c’est-à-dire 17 heures plus tôt. Le médecin urgentiste affirme bien : « le décès était sûrement antérieur de moins de six heures ».
Cette affirmation permet de contester le délai que les conclusions policières veulent faire admettre entre le décès et sa constatation : la thèse de l’accident ferroviaire n’en est-elle pas détruite ? Le juge lecteur du certificat ne s’est posé aucune question ; comme plus tard le juge ne retiendra pas les marques de strangulation notées par un expert nommé par lui.
Mais, selon l’avocate, la déclaration du médecin et la conclusion qu’il en tire sur l’heure du décès, pour importantes qu’elles soient, ne constituent pas, pour l’instant, un fait nouveau susceptible d’obtenir la réouverture du dossier. En effet, c’est un commentaire sur une pièce déjà au dossier. Pour en obtenir la réouverture, il faudrait apporter un vrai fait nouveau, une révélation.
Il faut donc poursuivre la recherche de témoins.
Le professeur, médecin légiste de Genève, avait fourni un rapport très critique sur la façon dont avait été menée l’autopsie, non conforme aux normes européennes ; il n’est pas sûr que ce rapport remis à la Justice ait été lu par le juge. Lorsqu’il a reçu le livret, Cannabis mortel au lycée, ce médecin légiste a répondu que l’absence de lividités et de rigidité au moment de la découverte du corps était un constat très important qui remettait tout en cause. Il a offert de « se replonger dans le dossier ». Mais il ne disposait pas des photos qui ont toujours été refusées aux Therrié-Flaux. Restait donc à obtenir ces photos pour pouvoir bénéficier de ses compétences.
2017
L’action entreprise auprès de Me Dozé n’aboutit à aucun résultat.
2018
Février. Jean-Pierre fait état à l’AG de différentes démarches menées en vain auprès des anciens amis de François ; mais surtout il a pris contact avec un journaliste de Libération. Une rencontre est organisée entre ce dernier, très intéressé, et les Therrié-Flaux. Cependant le journaliste doit dans l’immédiat s’absenter à l’étranger.
Juin. Décès brutal de Jean-Pierre.
2019
Période difficile pour le bureau de l’Association. Les événements sociaux accaparent l’actualité.
Le contact est maintenu cependant avec le journaliste.
Mars. Première réunion avec une journaliste mandatée par le précédent, suivie d’autres avant un contact personnel avec les parents de François.
Lors de cette dernière rencontre qui a lieu aussi en présence d’un photographe du journal il est question de la parution prochaine d’un article dans Libération. Le temps passe, l’article ne paraît pas. Interrogée, la journaliste déclare avec embarras que la direction du journal a renoncé à cette publication, sans explication.
Novembre. Bernard et Mireille apprennent qu’un film portant sur les circonstances du décès de François vient d’être réalisé par des élèves de la section cinéma du lycée Rosa Parks. Afin d’en avoir connaissance ils formulent une demande écrite auprès du proviseur qui ne daigne pas leur répondre. Les collègues de la section leur en donnent une copie. Cet exercice d’élèves qui avaient travaillé seuls à partir du site de l’Association n’offre rien d’intéressant pour notre combat, excepté le fait que les élèves avaient interrogé un nouveau commissaire de police de Montgeron. Ce dernier ignorait tout de l’affaire, mais il avait rappelé à ses interlocuteurs les principes à suivre lors d’une enquête.
En 2020 les Therrié-Flaux prennent contact avec ce commissaire et lui remettront même des pièces du dossier puisqu’il se montre prêt à les aider dans leurs recherches. Mais paralysé par la période du covid et appelé à d’autres fonctions, en butte lui-même à des difficultés professionnelles il renoncera à poursuivre son action pour eux.
Janvier. Bernard et Mireille reçoivent un message d’un ancien camarade de François. Après avoir lu le contenu du site Sébastien se manifeste auprès d’eux, prêt à les aider dans la mesure de ses moyens.
Juin. S’en suit un échange de courriels qui aboutit à une rencontre en juin chez eux, les parents de François, avec deux anciens camarades de lycée de leur fils.
Sébastien est entendu plus tard par les membres du bureau et il sollicite d’autres élèves du lycée. L’un d’eux apporte son témoignage à la secrétaire de l’Association à propos des souvenirs qui lui restent des circonstances du décès de François.
De tous ces échanges ne ressort aucun élément nouveau dont on puisse faire état devant la Justice. Mais on peut noter quelques points :
Profitons de cette fin d’étape pour donner la parole aux Therrié-Flaux qui veulent ici remercier tous les membres de l’Association François pour leur soutien en rendant particulièrement hommage à Brigitte L. si dévouée qui nous a quittés. Ils tiennent à dire leur gratitude surtout à Thérèse, Claire et Claude, membres du bureau qui les ont aidés si fidèlement pendant des années voire des décennies. Ils veulent aussi exprimer leur reconnaissance à Danielle si active pendant son bref mandat de présidente, rendre hommage à Jean-Pierre qui s’est démené pour faire avancer leur combat.
Enfin ils veulent dire leur reconnaissance au professeur médecin légiste de Genève, le seul expert de renom à les avoir écoutés avec bienveillance et sans suspicion, à s’être mis à leur disposition dans leur quête de la vérité.